Selon Time magazine qui cite les renseignements et agences de sécurité américains, la Russie représenterait une menace sur les élections présidentielles du 8 novembre prochain.
Non pas comme certains l’ont avancé d’influencer directement le résultat des votes – les bulletins sont remplis électroniquement mais les machines ne sont pas accessibles via internet – mais en « créant de la confusion et de l’instabilité » le jour J.
Quelles « perturbations » ou « instabilités » pourraient bien craindre la première puissance mondiale ces quarante prochains jours?
Des hackers russes, « parmi les meilleurs au monde » tenteraient de pénétrer les bases de données des états, notamment ses listes électorales et registres de vote
Avec la Russie qui établit des têtes de pont aux Etats-Unis depuis le mois d’avril, les autorités s’inquiètent que dans les dernières semaines de campagne la cyber-capacité russe manipule les listes électorales, les systèmes de décompte électoral et les médias pour créer une confusion qui affaiblirait le prochain président et le processus démocratique.
Le FBI aurait alerté les états du pays d’éventuelles intrusions dans leurs systèmes d’élection, et jusqu’ici dix états en auraient été victimes.
Des employés du Département de Justice et parlementaires républicains et démocrates confondus appellent à confronter les Russes sur ce sujet mais le Conseil de Sécurité Nationale a prévenu le gouvernement de la « vulnérabilité » de certaines infrastructures du pays, telles que « le réseau électrique, le secteur du transport et les réseaux énergétiques » qui pourraient devenir la cible d’éventuelles attaques.
D’autres craignent que ce soient des compagnies privées, la bourse ou encore les médias en forme de représailles.
Barack Obama s’est entretenu personnellement avec Vladimir Poutine lors du dernier sommet du G20 début septembre pour s’assurer qu’il n’y aurait pas d’escalade de cyberattaques de la part de Russie et que le « cybermonde » ne devienne pas le « Wild Wild West »
Deux semaines plus tard, le « Comité de Renseignement » relié au Congrès et formé par huit parlementaires, avisés directement par les services de renseignements d’éventuelles menaces qui pèseraient sur le pays, a confirmé que « différentes agences de renseignements russes travaillaient main dans la main pour tenter d’influencer les élections », « de jeter le doute sur leur fiabilité » et « pourquoi pas leurs résultats ».
Les Etats-Unis ne seraient pas les seules victimes de cette guerre du cyber-espace. Depuis deux ans et demi, l’ingérence de la Russie dans les élections de pays étrangers se serait déplacé des pays de l’est vers ceux de l’Atlantique nord.
Pourquoi vouloir s’attaquer à des élections démocratiques?
Parce que selon Time magazine, Poutine est un chef autoritaire qui se battrait contre les principes démocratiques exportés en masse par les Etats-Unis et ses alliés.
Miner les élections de la première démocratique mondiale fragiliserait aux yeux du monde l’idée que des élections peuvent être libres et justes.
Surtout que Poutine a un terrain favorable en la présence de Donald Trump qui refuse d’accuser la Russie d’être derrière ces menaces alors que les services de renseignements lui auraient affirmé le contraire.
Le candidat républicain n’a cessé de dénoncer un système « truqué » durant toute la campagne.
Si des problèmes surviennent le jour des élections et qu’il perd, il n’hésitera pas à jeter le doute sur les résultats quitte à provoquer encore plus de ressentiments chez ses électeurs à l’encontre du système politique et électoral du pays.
Les parlementaires et les médias mettent en garde la population mais les autorités se veulent plus rassurantes.
Le chef du département de sécurité a affirmé que les élections étaient parfaitement sécurisées et que les 9 000 bureaux de vote utilisaient des machines qui n’était pas connectées à internet, un décompte sécurisé et rapportaient leurs résultats indépendamment, et que la plupart avaient des sauvegardes électroniques ou sur papier si nécessaire
Ces cinq prochaines semaines, les Etats-Unis vont donc essayer de renforcer leur système de sécurité électoral, surtout au niveau des états afin d’éviter tout incident le jour J.
Mais il reste aussi toutes ces informations confidentielles, piratées ces derniers mois aux agences gouvernementales et commissions partisanes, et dont certaines ont eu des conséquences sérieuses, à l’instar de celles du Comité Nationale Démocrate cet été.
Wikileaks a promis de rendre public des documents à charge contre Hillary Clinton et sa fondation.
Pourquoi une surprise d’Octobre avant la tornade de novembre?